Violences

Qu’est ce que le viol ?

Chaque année, on estime que 50 000 à 90 000 personnes sont victimes de viols en France, il s’agit d’un phénomène difficile à appréhender quantitativement, il est avéré qu’un grand nombre de victimes ne portent pas plainte (on estime qu’une victime sur onze le fait) et il est parfois difficile d’établir la réalité et le sérieux de l’accusation.
Au delà des difficultés morales que peuvent rencontrer les victimes pour porter plainte contre leur agresseur, les victimes peuvent éprouver des difficultés pour admettre qu’elles ont bien étés victimes d’un viol, malgré la souffrance qui en découle.
Il apparaît donc nécessaire de bien cerner la notion de viol.
En France, le viol est un crime, comme dans la plupart des États, même s’il n’est pas clairement défini dans certains pays voire toléré.
Il s’agit évidemment d’une forme de violence et plus spécifiquement, d’une agression sexuelle. Mais la notion de viol est beaucoup plus complexe que le simple coït vaginal ou anal auxquels on pense spontanément.
Pour bien comprendre ce qui est considéré comme un viol et ce qui n’est pas considéré comme tel, il va falloir se reporter à un texte de loi, que l’on retrouve au sein du code pénal.

Comportons nous donc comme des obsédés textuels :

Selon le code pénal, le viol c’est « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol ».

Cette définition mérite quelques éclaircissements :

Tout d’abord, on nous parle de tout acte de pénétration sexuelle et de quelque nature qu’il soit, cela signifie que le viol couvre donc toutes les pénétrations sexuelles envisageables (vaginales, buccales, anales), qu’il implique nécessairement un acte de pénétration sexuelle et qu’il ne se limite pas aux actes impliquant des phallus, le viol peut indifféremment être commis par un homme ou une femme. Pour revêtir la qualification de viol, l’acte de pénétration doit nécessairement être de nature sexuelle, si je vous introduis une banane dans l’oreille cela ne constituera jamais un viol.

Comme l’acte est de quelque nature qu’il soit, il peut être commis par tous moyens, un phallus, un objet, un animal… (pour les amateurs d’anecdotes judiciaires, il a été jugé qu’imposer un rapport sexuel avec un animal était un viol).

Le viol est commis sur la personne d’autrui, vous l’aurez compris, on ne peut donc se violer soi-même.
Autre point plus technique, l’acte de pénétration sexuelle doit avoir été commis par violence, contrainte, menace ou surprise.
Ces qualificatifs permettent d’incriminer le défaut de consentement, et constituent souvent un élément déterminant, puisque pour prononcer une condamnation, il faudra absolument prouver que l’acte de pénétration sexuelle a été infligé en privant la victime de son consentement.

La définition légale permet donc d’incriminer de nombreux actes de pénétration sexuelles qu’une personne non avertie pourrait ne pas considérer comme tels.
Si ces différents éléments sont constitués, le viol est punissable de quinze ans de réclusion criminelle.
Il existe un grand nombre de circonstances aggravantes qui permettent de porter la peine à vingt ans de réclusion criminelle. Ces circonstances tiennent aux circonstances (par exemple le viol en réunion, le viol commis sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants, la menace d’une arme), a la qualité de la victime (sa vulnérabilité, son âge) ou de l’agresseur (s’il abuse de son autorité ou s’il est le conjoint de la victime), du résultat du viol (s’il a entraîné une mutilation ou une infirmité permanente) ainsi que des éventuels motifs (le viol commis en raison de l’orientations sexuelle de la victime).

Le viol est donc sévèrement puni, ce qui apparaît naturel puisqu’il constitue une atteinte à deux valeurs fondamentales : L’intégrité corporelle et la liberté sexuelle.

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